Comment on doit reconnaître un grand cerf par les fumées

Après je lui veux apprendre à connaître et juger les fumées du cerf, car ils les répandent tantôt en troches, tantôt en plateaux, tantôt formées, tantôt aiguillonnées, tantôt entées, tantôt pressées, tantôt déboutées et de diverses autres manières, comme j’ai dit plus haut. Quand ils les jettent en plateaux, c’est en avril ou en mai, jusqu’à la mi-juin, et si les plateaux sont larges, gros et épais, c’est signe qu’il s’agit d’un cerf dix cors chassable. Et s’il trouve les fumées en troches de la mi-juin à la mi-août, de grosse forme et bien moulées, c’est qu’il s’agit d’un cerf dix cors chassable. Et s’il trouve les fumées qui ne se tiennent point, du début de juillet jusqu’à la fin d’août, grosses, nouées et longues sans être entées ni pointues aux extrémités, mais lourdes et ointes sans limon, c’est signe qu’il s’agit d’un cerf dix cors chassable. Et si elles sont vaines et légères et limoneuses, ou entées toutes communément ou la plupart, ou déboutées ou pointues aux deux bouts ou à l’un d’eux, ce sont de mauvais signes et il s’agit d’un cerf qui n’a point dix cors et n’est point chassable, sauf quand ils vont au frayoir et qu’ils défont un peu leurs fumées et les jettent plus cuites et plus allongées, et quelque peu pointues à l’un des bouts. Mais quand ils ont frayé et qu’ils ont bruni, ils refont leurs fumées comme auparavant, c’est-à-dire bonnes et grosses; si pourtant elles sont limoneuses, c’est que le cerf a souffert. Dès la fin d’août, les fumées ne sauraient fournir d’indice, car elles se défont à cause du rut.